Conférence-débat avec Philippe Blanchet

Offrira une conférence autour de son ouvrage Discriminations: combattre la glottophobie à l’auditorium Antoine d’Abbadie à Sokoburu

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Jeudi 16 novembre à 18:30 heures le sociolinguiste Philippe Blanchet offrira une conférence autour de son ouvrage Discriminations: combattre la glottophobie à l’auditorium Antoine d’Abbadie à Sokoburu. Elle est destinée aux différents acteurs œuvrant en faveur du développement de la langue basque, aux enseignants, mais aussi aux sceptiques qui doutent de son utilité, à ceux qui se demandent s’il faut la transmettre à leurs enfants ou encore aux simples curieux ou passionnés.

Cette conférence aura lieu dans le cadre d’un cycle organisé en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Pays Basque et la ville de Bayonne. Ainsi, d’autres conférences publiques auront lieu le 15 novembre à Bayonne, à Ustaritz le 17 en partenariat avec la mairie d’Ustaritz dans le cadre de la semaine dédiée à la langue basque, Uztahitzan, et à Saint-Jean-Pied-de-Port le 18, en amont de la Journée Internationale de l’Euskara du 3 décembre suivant.

La conférence sera en français avec une traduction simultanée en basque, et sera suivie d’un débat avec le public. L’entrée est gratuite.

Qu’est-ce que la glottophobie?

La glottophobie est le processus qui consiste à exclure ou stigmatiser quelqu’un pour la pratique d’une langue peu valorisée (patois, dialecte, créole, langue régionale, etc.), ou pour la pratique locale ou marquée socialement d’une langue commune, par les phénomènes d’accent, de prononciation, de prosodie, etc. La glottophobie restitue ainsi aux discriminations linguistiques toute leur dimension et leur gravité sociale et politique, en ce qu’elles touchent les individus, les locuteurs et non les langues.

Les travaux de Philippe Blanchet peuvent contribuer à alimenter les réflexions relatives à la promotion de l’euskara menées par la Communauté d’Agglomération Pays Basque et par les villes d’Hendaye, de Bayonne et d’Ustaritz dans le cadre des politiques linguistiques qu’elles mettent en œuvre. En effet, le Pays basque, territoire d’expérimentation en matière de politique linguistique, prouve qu’il est possible d’œuvrer pour la diversité linguistique de manière concertée et selon un consensus social fort.

Pour en savoir plus

Le livre Discriminations: combattre la glottophobie a connu un véritable succès et un écho médiatique large, rapide et continu (entre autres: Le Point, Le Monde, La Croix, Mediapart, France Culture, France Bleu, RTL, TV5Monde, Sciences Humaines, Télérama, L’Express, Le Point, Elle…). Son auteur explique ce phénomène par l’ampleur et la violence du phénomène glottophobique dans notre société. Il montre qu’il est temps aujourd’hui d’avoir une relation plus ouverte, plus généreuse, plus décomplexée, non seulement à l’égard de la diversité linguistique mais aussi face à la diversité des pratiques linguistiques.

Si les travaux de M. Blanchet ont débouché sur des applications très concrètes avec la promulgation de la loi du 18 novembre 2016 dite “de modernisation de la justice du XXIe siècle” qui a modifié l’article 225 du code pénal portant sur les discriminations, en ajoutant aux 21 critères existants de discrimination ceux motivés par des prétextes linguistiques, il demeure néanmoins, pour les promoteurs des “parlers locaux” parmi lesquels figure également le professeur Blanchet, le défi de taille que constitue l’article 2 de la Constitution française. Car face à la construction du mythe d’une langue une et unique, le sociolinguiste s’attachera aussi à démonter le mécanisme politique qui a façonné l’idéologie linguistique actuellement présentée comme indiscutable. Il tentera d’amener le public à réfléchir entre autres, sur la nuance entre langue unique et langue commune, la place ainsi donnée dans notre société à la pluralité linguistique.